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Hungarian Rock, Mai 1978

Une musique d'atmosphère...
György Ligeti (1923-2006) est un compositeur de musique dite "classique contemporaine" (je déteste les étiquettes, mais bon, c'est juste pour vous donner une idée, ce n'est pas forcément la musique que vous écoutez tous les jours.) Mais vous avez peut-être déjà entendu une œuvre de Ligeti au détour d'un film de Stanley Kubrick (2001, l'Odyssée de l'espace, Eyes Wide Shut, The Shining).

Un "Rock baroque"...
Voici un enregistrement de ce rock particulier, à écouter avant (ou pendant), la suite de l'article :

Pendant que la main droite donne l'impression d'une improvisation libre d'inspiration traditionnelle assez virtuose, la main gauche, mécanique imperturbable, répète la même séquence de 20 accords, 44 fois de suite :
En couleur, on remarque que la BASSE des accords est TOUJOURS LA MÊME :
SOL-FA-DO-RÉ-LA
Donc pendant TOUT le morceau, on entend la basse qui est jouée 44 X 4 = 176 fois !
C'est le principe de la "Chaconne" (sous-titre de cette pièce) hérité de l'ère baroque (clin d’œil, car justement la pièce est écrite pour clavecin, instrument roi à l'époque baroque).

Une mécanique métronomique...
Le principe est ici érigé en mécanique, l'instrument devient machine.
L'inspiration de cette mécanique implacable est à chercher dans l’œuvre du compositeur américano-mexicain  Conlon Nancarrow (1912-1997) qui a exploré cette complexité rythmique, appliquée le plus souvent au piano mécanique, parfois inspiré du jazz :

Ou plus expérimental :

Enfin, n'oublions pas que Ligeti nous a proposé une œuvre unique,
un poème symphonique pour 100 métronomes.

Le Pianocktail de Boris Vian

Souvent la littérature inventa des instruments de musique extravagants, on en trouve chez Voltaire, chez Apollinaire, chez Huysman...
Un exemple célèbre avec le piano à cocktail de Boris Vian, qui a depuis été expérimenté :

"A chaque note, dit Colin, je fais correspondre un alcool, une liqueur ou un aromate. La pédale forte correspond à l’œuf battu et la pédale faible à la glace. Pour l’eau de Selbtz, il faut un trille dans le registre aigu. Les quantités sont en raison directe de la durée : à la quadruple croche équivaut le seizième d’unité, à la noire l’unité, à la ronde le quadruple unité. Lorsque l’on joue un air lent, un système de registre est mis en action, de façon que la dose ne soit pas augmentée – ce qui donnerait un cocktail trop abondant – mais la teneur en alcool. Et, suivant la durée de l’air, on peut, si l’on veut, faire varier la valeur de l’unité, la réduisant, par exemple au centième, pour pouvoir obtenir une boisson tenant compte de toutes les harmonies au moyen d’un réglage latéral." 
L'Ecume des jours, Boris Vian, 1947.