"Les Psy" est une BD humoristique scénarisée par Raoul Cauvin et dessinée par Bédu, apparue pour la première fois en 1992 dans le journal de Spirou, et dont le premier album est sorti en 1994 aux éd. Dupuis. Aujourd'hui, fort de son succès mérité, la série compte 20 albums, dont le dernier en date, "Génial comme thérapie", vient tout juste de sortir.
Souvent dans les bandes dessinées, la musique n'est qu'un élément graphique; et il n'est pas rare de voir des notes "à l'envers" ou des symboles musicaux de travers; l'essentiel étant dans la composition graphique et non l'exactitude musicale. Or dans les Psy, la musique est réellement musique, et les extraits de partitions sont fidèlement retranscrits, offrant une dimension sonore musicale originale pour un lecteur musicien. D'autant plus que le fond sonore ici n'est pas choisi au hasard. Le dessinateur mélomane Bédu nous répond :
"Les musiques sont choisies en fonction des diverses situations soit du récit, soit du personnage. Les airs sifflés correspondent dans la mesure du possible à un état d’âme du Psy et du contexte du récit."
[Les images qui suivent sont nommées suivant leur référence de parution]
Ainsi, l'air favori du Docteur Médard serait le Boléro de Ravel, dont il sifflote plusieurs fois la première mesure, marquant son ennui ou son embarras :
Il lui arrive aussi de siffler d'autres airs célèbres, comme "Le Printemps" de Vivaldi :
Bédu utilise également la musique en contrepoint pour accentuer les états d'âmes des différents personnages; ainsi le thème solennel du début du premier Nocturne de Chopin sifflé par le Psy crée un contraste avec la mélodie naïve de "La Pêche aux moules" sifflée par le gamin au strip suivante :
Bédu utilise également la musique en contrepoint pour accentuer les états d'âmes des différents personnages; ainsi le thème solennel du début du premier Nocturne de Chopin sifflé par le Psy crée un contraste avec la mélodie naïve de "La Pêche aux moules" sifflée par le gamin au strip suivante :
Face à la colère extravagante de son mari, la femme feint l'ignorance en sifflotant le refrain de "Ah ça ira" :
Dans l'exemple suivant, l'Hallelujah de l'oratorio "Messiah" de Haendel souligne l'enthousiasme démesuré du personnage à vouloir restaurer une tombe :
Le Chant grégorien est également représenté fidèlement, avec ici l'hymne "Veni Creator Spiritus" :
L'opéra est aussi présent, notamment à travers "Carmen" de Bizet :
Ici, le Docteur Médard, déguisé en femme de ménage pour ne pas se faire démolir par un patient mécontent, chante l'air célèbre de la "Habanéra", popularisé notamment par des publicités ménagères :
Ou encore à l'Opéra même, où les personnages assistent à une représentation de Carmen, ici en fond sonore la scène 4 de l'acte II. L'exemple a ceci d'original qu'il s'agit du récitatif d'introduction, et non de l'air célèbre qui suit, mais peut-être figure-t-il le cliché d'un lieu réservé aux connaisseurs ?
Un autre exemple d'opéra avec la marche triomphale de la sonnerie des trompettes d'Aïda de Verdi, illustrant la victoire du Docteur Pinchart pour récolter plus de clients dans son cabinet. Sur ses conseils, un jeune psy imite sa démarche, mais maladroitement, comme on peut le voir avec son costume mal ajusté, ainsi que par les fausses notes chantées (regardez bien) :
Outre le fait de représenter les états d'âme des personnages, la musique "classique" est présente jusqu'aux sonneries de téléphone, ici les premières mesures du prélude en Ut mineur du 1er livre du Clavier bien tempéré de J.S. Bach :
Et bien entendu, par les musiciens eux-mêmes, qui interprètent ici des "tubes" :
Le pianiste joue le Nocturne Op.9 n°2 de Chopin :
Le violoniste joue le concerto pour violon en la mineur BWV 1041de J.S. Bach :
Et la harpiste joue le prélude n°1 en Do Majeur du clavier bien tempéré BWV 846 de J.S. Bach :
Et dont Lucienne, la femme du Docteur Médard, est également pianiste. Le dessinateur nous explique :
"Les morceaux joués par Lucienne au piano sont des extraits d’œuvres que j’écoute souvent ( Bach, Chopin, Schubert,… ). J’arrive à en jouer moi-même certaines, mais je suis bien loin d’être un prix de conservatoire !... Très loin même."
Bédu me confiait lors d'une séance de dédicace qu'il faisait souvent jouer à Lucienne "les variations Goldberg" de J.S. Bach car cela lui semblait être un morceau difficile à jouer, et qu'elle avait besoin de le travailler !
Je laisse le mot et le trait de la fin à Bédu, que je remercie pour ses réponses :
"Tout est évidemment limité aux partitions que je possède et à des extraits répertoriés dans mes manuels de musique.
Voilà, voilà… En bref, rien de bien sorcier, juste un souci d’exactitude dans la transcription des mesures et des notes".
Dans l'exemple suivant, l'Hallelujah de l'oratorio "Messiah" de Haendel souligne l'enthousiasme démesuré du personnage à vouloir restaurer une tombe :
Le Chant grégorien est également représenté fidèlement, avec ici l'hymne "Veni Creator Spiritus" :
L'opéra est aussi présent, notamment à travers "Carmen" de Bizet :
Ici, le Docteur Médard, déguisé en femme de ménage pour ne pas se faire démolir par un patient mécontent, chante l'air célèbre de la "Habanéra", popularisé notamment par des publicités ménagères :
Ou encore à l'Opéra même, où les personnages assistent à une représentation de Carmen, ici en fond sonore la scène 4 de l'acte II. L'exemple a ceci d'original qu'il s'agit du récitatif d'introduction, et non de l'air célèbre qui suit, mais peut-être figure-t-il le cliché d'un lieu réservé aux connaisseurs ?
Un autre exemple d'opéra avec la marche triomphale de la sonnerie des trompettes d'Aïda de Verdi, illustrant la victoire du Docteur Pinchart pour récolter plus de clients dans son cabinet. Sur ses conseils, un jeune psy imite sa démarche, mais maladroitement, comme on peut le voir avec son costume mal ajusté, ainsi que par les fausses notes chantées (regardez bien) :
Outre le fait de représenter les états d'âme des personnages, la musique "classique" est présente jusqu'aux sonneries de téléphone, ici les premières mesures du prélude en Ut mineur du 1er livre du Clavier bien tempéré de J.S. Bach :
Et bien entendu, par les musiciens eux-mêmes, qui interprètent ici des "tubes" :
Le pianiste joue le Nocturne Op.9 n°2 de Chopin :
Le violoniste joue le concerto pour violon en la mineur BWV 1041de J.S. Bach :
Et la harpiste joue le prélude n°1 en Do Majeur du clavier bien tempéré BWV 846 de J.S. Bach :
Et dont Lucienne, la femme du Docteur Médard, est également pianiste. Le dessinateur nous explique :
"Les morceaux joués par Lucienne au piano sont des extraits d’œuvres que j’écoute souvent ( Bach, Chopin, Schubert,… ). J’arrive à en jouer moi-même certaines, mais je suis bien loin d’être un prix de conservatoire !... Très loin même."
Bédu me confiait lors d'une séance de dédicace qu'il faisait souvent jouer à Lucienne "les variations Goldberg" de J.S. Bach car cela lui semblait être un morceau difficile à jouer, et qu'elle avait besoin de le travailler !
Je laisse le mot et le trait de la fin à Bédu, que je remercie pour ses réponses :
"Tout est évidemment limité aux partitions que je possède et à des extraits répertoriés dans mes manuels de musique.
Voilà, voilà… En bref, rien de bien sorcier, juste un souci d’exactitude dans la transcription des mesures et des notes".
Excellent artcile Maestro! Je kiffe un max!
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